Le projet Wabi-Sabi

lundi 25 avril 2022, par Jean-Marc Undriener

En mars 2020, ce fut le confinement total.

L’agitation se tut. Les humains se retirèrent. Les bruits cessèrent.

On pouvait entendre la Voix du Silence se déployer peu à peu, comme un souffle vital.
C’est ainsi qu’elle s’installa et prit forme dans mon atelier, à l’aide de moyens très restreints, en raison de la fermeture des négoces : du papier, de l’encre, des craies, et quelques feuilles de ginkgo biloba collectées à l’automne. L’essentiel.

Des œuvres simples virent le jour, fidèles au principe japonais du Wabi-sabi, celui-là même qui célèbre la beauté de l’imperfection, de l’humble, du naturel. L’harmonie naît de l’usure, de l’asymétrie, des formes incomplètes ou brisées, telles ces branches cassées, ces feuilles d’arbres dévorées par la pluie et aussi fines que des toiles d’araignées.

Dans le Wabi-sabi, on apprend à se laisser toucher par le vécu, les rides et cicatrices, et par la patine du temps. La perfection devient alors fade et dénuée d’intérêt.


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